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Libération

L'économie française ne croît pas franchement

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+0,2 % seulement de croissance au premier trimestre 2005, selon l'Insee.
publié le 21 mai 2005 à 2h16

Double gueule de bois pour le gouvernement. La croissance de l'an passé n'a pas été aussi ferme que prévu ; celle de l'année en cours sera beaucoup plus molle qu'annoncé. Ce qui fait beaucoup pour Thierry Breton, ministre de l'Economie et des Finances, qui multiplie les incantations à la «confiance»... L'Insee a en effet révisé à la baisse la croissance 2004. A l'origine annoncée à 2,4 %, elle tombe à 2,1 % en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables. Surtout, elle dévisse au premier trimestre 2005 : + 0,2 %, contre le double attendu.

La dette se creuse. Appelés à décrypter ce chiffre plombant, les économistes hésitent entre «le coup de massue» (Nicolas Bouzou de l'institut de conjoncture Xerfi) et le «ce n'est pas bon» (Nicolas Sobczak de Goldman Sachs). La cherté du pétrole, la surévaluation de l'euro ou la concurrence asiatique n'expliquent qu'en partie la mauvaise performance. Raisons parmi d'autres : les entreprises baissent leurs investissements, les ménages consomment moins. Surtout, le commerce extérieur, ex-poumon de la croissance, vire au talon d'Achille (14 milliards d'euros de déficit sur les douze derniers mois), incapable de doper des exportations trop centrées sur la zone euro.

Sauf à brûler des cierges et attendre un miracle (ou «un très fort rebond», euphémise Michel Devilliers, directeur des études économiques de l'Insee), la croissance 2005 devrait donc naviguer autour de 1,5 %. Loin des attentes du gouvernement, qui a construit s