Pékin, de notre correspondant.
En l'espace de 24 heures, la Chine est passée d'un refus clair et net de céder aux pressions occidentales pour réduire ses exportations de produits textiles à un geste considéré par les Européens comme «significatif». Un revirement dont Pékin espère qu'il sera suffisant pour éviter une guerre commerciale, avec l'Union européenne comme avec les Etats-Unis.
Alors que jeudi le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, avait semblé exprimer une ligne dure en affirmant que la Chine n'imposerait pas d'elle-même des limites à ses exportations, Pékin a annoncé vendredi une augmentation en moyenne de 400 % des taxes à l'exportation sur 74 catégories de produits textiles à partir du 1er juin. Ces taxes avaient été décidées par le gouvernement chinois le 1er janvier dernier, lors de la levée des quotas textiles dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, un premier geste destiné à apaiser le reste du monde, inquiet de la force de frappe chinoise dans le secteur textile. Elles allaient alors de 2 à 4 %, mais ont cette fois été multipliées de 3 à 5, et même à 15 dans le cas des pantalons en laine pour hommes.
«Esprit». Les Occidentaux ont réagi de manière prudente mais positive à cette importante concession de Pékin, sur la sellette depuis que ses exportations textiles en direction des pays de l'UE et des Etats-Unis ont décuplé avec la levée des quotas. Peter Mandelson, le commissaire européen au Commerce, a salué la décision chinoise, tout en souligna