Stockholm, de notre correspondant.
On a parfois tendance, vu de l'étranger, à raccourcir la Finlande à un palmarès d'excellence dans l'enseignement et la compétitivité, dont le bébé emblématique serait bien sûr Nokia, le géant mondial de la téléphonie mobile. Le conflit de l'industrie papetière qui secoue actuellement le pays aux 200 000 lacs vient rappeler que le «Nokialand» ultratechnologique reste aussi une nation ouvrière aux prises avec les conflits sociaux, et où la forêt et ses dérivés occupent toujours une place de premier plan dans l'économie du pays.
Depuis mercredi, la Fédération des industries forestières finlandaises a ainsi lancé un vaste lock out (fermeture à l'initiative de patrons) qui pourrait durer jusqu'à la mi-juin, privant les ouvriers de travail et de salaire. Réponse musclée au Syndicat des ouvriers papetiers dont les 24 000 adhérents avaient fait grève lundi et mardi.
Congés supprimés. Le syndicat a à son tour répliqué en lançant une grève dans trois usines qui n'étaient pas incluses dans le lock out. Les négociations, qui ont échoué mardi soir et devaient reprendre ce vendredi, portent sur des questions de temps de travail et de flexibilité. Le patronat réclame la suppression de jours de congés à Noël et pour la Saint-Jean (selon lui, arrêter les usines et les redémarrer est coûteux et polluant) et le recours accru à la sous-traitance dans les usines.
Le syndicat s'oppose à cette sous-traitance et réclame des compensations plus élevées pour les jours de