C'est un cas d'école sur un continent doté d'innombrables richesses qui ne profitent qu'à une infime minorité. L'an dernier, l'Angola est l'un des pays d'Afrique qui, selon le rapport de l'OCDE et de la Banque africaine de développement, a connu le plus haut taux de croissance : 11 %. Essentiellement grâce à l'exploitation de nouveaux gisements de pétrole offshore par les multinationales étrangères, au premier rang desquelles figurent l'américain Chevron-Texaco et le français Total. Pourtant, côté indicateurs sociaux, l'Angola, qui est sorti en 2002 d'une guerre civile de vingt-sept ans, se classe toujours en queue de classement : 116e sur 177. Les chiffres du rapport sont implacables. Près de 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les taux de mortalité maternelle (17 pour 1 000) et infantile (250 pour 1 000) sont parmi les plus élevés du monde. Et «les indicateurs éducatifs de l'Angola font partie des plus faibles du monde», assure le rapport.
Et si l'on en croit ces mêmes experts, ce sombre tableau n'est pas (seulement) imputable aux ravages du conflit : «La faiblesse des dotations budgétaires aux dépenses sociales est l'une des explications principales du faible accès aux services de santé et de leur piètre qualité.» Et de stigmatiser «le manque de transparence dans la gestion de la manne pétrolière». L'an dernier, l'ONG Human Rights Watch avait déjà dénoncé la mystérieuse évaporation de plus de 4 milliards de dollars de la comptabilité nationale entre 1997 e