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Libération

SMS à double emploi au Kenya

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publié le 23 mai 2005 à 2h16

Nairobi de notre correspondant

Depuis six mois, pour des milliers de Kényans, l'envoi d'un texto est devenu l'alternative au piston, l'habituel recours des chercheurs d'emploi. «C'est très facile. Disons qu'un chauffeur cherche un emploi, démontre, téléphone portable en main, Antony Mwaniki, directeur d'OKN mobile, l'opérateur du système. Il écrit un texto indiquant seulement "chauffeur". Il l'envoie au 560 et attend la réponse. Deux secondes après, s'affiche sur l'écran de son portable : "Entreprise cherche d'urgence chauffeur à Nairobi, permis de conduire, références exigées, appelez le 020 440..."»

Au Kenya, le taux de chômage est élevé, mais les gens ne savent pas où chercher du travail car le pays n'a pas d'ANPE. «Avec notre système, où que vous soyez, même dans les zones rurales les plus reculées, vous pouvez nous contacter et nous pouvons vous répondre immédiatement, estime Mwaniki. Vous ne payez que 3 shillings (0,03 euro) par texto reçu avec une offre d'emploi. Nous ne prenons pas de commission quand un contrat se réalise.» Pour les Kényans, le tarif est imbattable. Faire l'aller-retour depuis les faubourgs jusqu'au centre de Nairobi coûte au minimum 60 shillings. L'achat d'un quotidien pour éplucher les petites annonces revient à 35 shillings. Il faut débourser au moins 10 shillings pour s'asseoir dans un cybercafé. «En 1999, seules 20 000 personnes possédaient un téléphone portable», remarque Mwaniki. Aujourd'hui, on estime qu'il y a 4 millions d'usagers sur 30 mill