A quinze jours du passage à l'Assemblée nationale d'un projet de loi adaptant le droit d'auteur au numérique, les partisans d'une légalisation des échanges de musique via les services peer- to-peer (P2P) se mobilisent. La société civile des artistes interprètes (Adami) organise, ce soir à Paris, un colloque pour détailler sa solution pour mettre fin à la gratuité des échanges sans en passer par la case procès contre les «pirates» : une redevance prélevée sur le montant des abonnements à l'Internet en échange du droit de partager des oeuvres, mesure qui recueillerait l'assentiment de 83 % des internautes, selon un sondage Ipsos (1). A contrario, seuls 17 % des sondés préfèrent la stratégie actuelle des maisons de disques, à savoir «empêcher les internautes d'effectuer des échanges gratuits, y compris en les poursuivant en justice». Un chiffre important, même si les sondés (dont 45 % affirment avoir déjà échangé des oeuvres par le P2P) ne pouvaient répondre qu'ils rejetaient à la fois les procès et la redevance.
Lobbying. Malgré l'opposition des producteurs de disques et du gouvernement, l'Adami espère séduire assez de parlementaires pour qu'un amendement légalisant les échanges P2P soit voté. Elle est soutenue dans son lobbying par une autre société civile d'artistes interprètes, la Spedidam, mais aussi des associations de consommateurs telles que l'UFC-Que Choisir, la Confédération du logement et du cadre de vie ou l'Union nationale des associations familiales. «Nous sommes s