Shenyang envoyé spécial
Depuis le début de l'année, les effets d'annonce se succèdent. Brilliance, le cinquième constructeur automobile du pays, a d'abord fait savoir qu'il serait le premier chinois engagé dans un championnat automobile international. Puis, au Salon de l'auto de Leipzig (Allemagne) en avril, il a annoncé qu'il allait exporter dès cet automne son modèle de berline, la Zhonghua, la première voiture 100 % chinoise vendue en Europe. Enfin, Brilliance signait dans la foulée un accord pour l'assemblage de son modèle en Egypte, pour les marchés arabes et africains. De quoi alimenter tous les fantasmes actuels sur la déferlante des produits chinois. A y regarder de plus près, on en est loin, même si les efforts de Brilliance, comme des autres constructeurs automobiles chinois, visent à faire émerger une ou plusieurs marques de l'empire du Milieu sur le marché mondial. La route est encore longue.
Bricolage. A Shenyang, la capitale de la province du Liaoning, au nord-est de Pékin, le siège de Huachen, la société qui produit les voitures Brilliance, ne paye pas de mine : un étage loué dans un hôtel modeste de la périphérie de cette ville frappée par les restructurations industrielles et qui tente de relever la tête à coups de milliards venus de Pékin. Le président de la société, Yang Baoshan, est un nouveau venu dans le secteur : il était il y a peu vice-gouverneur de la province, un cadre communiste détaché dans l'industrie automobile. Brilliance est un cas d'école du b