Pékin de notre correspondant
Deuxième volte-face en quelques jours à Pékin, et, cette fois, c'est la ligne dure qui a prévalu devant les menaces de sanctions européenne et américaine. Le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, l'une des figures montantes du régime, a annoncé hier que son pays renonçait à imposer le 1er juin des taxes à l'exportation de 81 produits textiles, mesure unilatérale qui avait été prise pour tenter de répondre aux pressions des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Bo Xilai s'en est sévèrement pris à Washington et Bruxelles en affirmant que les restrictions déjà prises ou envisagées contre les exportations textiles chinoises étaient «infondées» et «erronées», et n'étaient justifiées, selon lui, ni par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ni par les statistiques depuis la fin des quotas textiles le 1er janvier. «Les Etats-Unis et l'Europe devraient consacrer plus de temps à développer des technologies nouvelles plutôt que de nous chercher querelle sur des sujets comme les tee-shirts et les chemises», a-t-il observé lors d'une conférence de presse.
Fermeté. Il y a dix jours, le ministre du Commerce, fils d'un dirigeant historique de la révolution chinoise, avait affirmé que la Chine ne ferait plus de concessions, avant d'être désavoué le lendemain par l'annonce surprise de l'augmentation spectaculaire de la taxe chinoise à l'exportation (Libération des 21 et 22 mai). L'échec de discussions à Bruxelles, et surtout les mesures prises par