Conseil de prud'hommes de Paris, audience des référés.
A l'annonce de son affaire, madame S. s'avance à la barre. «Je voudrais que ça se fasse plus tard car je n'ai pas toutes les pièces en ma possession à cause de mon employée.» Irène, l'employée, assure avoir tout communiqué à son ancienne patronne. L'affaire est finalement retenue. Agacement de la gérante.
Irène a été embauchée en contrat à durée indéterminée dans la société de surveillance de madame S. en novembre 2004. Son job était simple, payé 810,90 euros, opératrice vidéo, la journée à mater les films des caméras de surveillance. Elle n'a pas reçu ses fiches de paie de décembre 2004 à mars 2005, et ses salaires de février et de mars n'ont pas été payés. A la barre, elle en profite pour se plaindre de ses conditions de travail. «Je devais être prévenue de mes missions sept jours à l'avance. Mais ils m'appelaient le dimanche à des heures indues pour me donner le planning de la semaine.» Un délai trop court selon le droit du travail. Le président craint de ne pas comprendre: «On doit vous informer pour vous faire travailler ? Et quand avez-vous arrêté ?» «Le 28 février. En mars, ils ne m'ont pas appelée. Je les ai relancés mais je n'ai pas eu de réaction.» Malgré ce «chômage technique», Irène considère qu'elle a travaillé en mars. Madame S., qui a retrouvé ses documents, s'explique. Suivant ses clients, elle «embauche» et «débauche» ses employés. Elle reconnaît ne pas avoir appelé Irène en mars: «Je ne pouvais pas compte