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Libération

Airbus-Boeing : aviation peu civile

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Washington saisit l'OMC pour faire annuler les aides de Bruxelles à l'avionneur européen. Et vice-versa.
publié le 1er juin 2005 à 2h25

Menace aérienne, tous aux abris ! C'est qu'il est question de «sang versé», de conflit «destructeur». D'une bataille, «la plus grande, la plus difficile et la plus coûteuse» de l'histoire. Damned ! Relativisons ces termes lâchés hier par le ­ jusque-là ­ très flegmatique Britannique Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce. On ne parle ici que d'un conflit commercial, du énième épisode du feuilleton Airbus-Boeing, et, en fait d'«histoire», c'est de celle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qu'il s'agit... Mais ces déclarations en disent long. Pour filer la métaphore guerrière, la hache de guerre économique a bien été déterrée par les Américains, qui ont annoncé lundi soir qu'ils portaient plainte devant l'OMC. Reprise de volée immédiate de l'UE qui a annoncé son intention de faire de même.

L'objet du crêpage de chignon ? Les aides publiques que les deux géants de l'aéronautique ingurgitent depuis 1992 (lire ci-contre). Au départ valables jusqu'en 2009, elles ont été dénoncées par les Américains en octobre 2004, alors qu'Airbus était devenu le numéro 1 mondial. «Vexés d'avoir raté le train de l'A380, les Américains sont fous de rage de voir qu'on s'apprête à rivaliser avec leur 787 Dreamliner avec notre A350», résume-t-on à la Commission. Privilégiant un «accord à l'amiable», et après des mois de palabres et de tapes dans le dos, Mandelson avait proposé vendredi une réduction de 30 % des aides pour le futur A350. Mais Rob Portman, son homologue américain, n'y