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Libération

Les dessous d'une guerre commerciale

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Les deux constructeurs s'accusent mutuellement de bénéficier de subventions indues.
publié le 1er juin 2005 à 2h25

La menace couvait depuis plusieurs semaines. La guerre commerciale entre Boeing et Airbus ira finalement bien se régler devant le tribunal de l'OMC. Questions-réponses sur ce qui pourrait être un des plus grands conflits commerciaux de l'histoire.

D'où vient le conflit entre Airbus et Boeing ?

A la fin de l'année dernière, les Etats-Unis, en pleine campagne électorale, décident de déchirer l'accord qui, depuis 1992, définissait les règles élémentaires en matière d'utilisation des aides publiques dans l'aéronautique civile. Selon ce compromis, Airbus avait le droit d'utiliser des aides remboursables à hauteur de 33 % du coût total de l'avion. En échange de quoi Boeing avait gagné l'autorisation d'encaisser des subventions directes du Pentagone ou de plusieurs Etats américains. Mais, exaspéré par les succès d'Airbus, l'américain estime alors que le principe européen des aides remboursables est beaucoup trop avantageux pour son concurrent. Original, ce mécanisme prévoit que l'avionneur de Toulouse ne rembourse son prêt qu'une fois que le programme est rentabilisé. Ensuite, les Etats européens touchent des redevances sur chaque avion vendu. Mais en cas d'échec commercial de l'avion, Airbus peut échapper à la totalité du remboursement. C'est cette garantie qui exaspère Boeing. «Cela signifie que si l'A380 n'atteint pas le niveau de ventes attendu, alors Airbus ne remboursera pas», dit-on chez l'américain. A Bruxelles, on répond que pour l'instant «tous les programmes d'Airbus ont d