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Libération

EADS en pilotage catastrophique

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publié le 2 juin 2005 à 2h26

A dix jours du début du Salon du Bourget, EADS et sa principale filiale, Airbus, s'offrent la plus catastrophique des campagnes de publicité. Hier, EADS n'avait toujours pas de patrons et Airbus était obligé de reconnaître que sa star, l'A380, serait livrée aux compagnies aériennes avec retard. Et devrait donc payer des indemnités. De quoi faire ricaner Boeing, remonté à bloc depuis qu'il a décidé d'aller en découdre avec l'avionneur européen devant l'Organisation mondiale du commerce (Libération d'hier).

Incapables de se mettre d'accord sur la nouvelle organisation du groupe, les principaux actionnaires d'EADS (DaimlerChrysler pour les Allemands, Lagardère et l'Etat pour le camp français) ont dû, hier, repousser en catastrophe la tenue de leur conseil d'administration. Une réunion qui devait officialiser une bonne fois pour toutes la nomination de Noël Forgeard et de Thomas Enders à la coprésidence d'EADS et celle de Gustav Humbert à la tête d'Airbus. Quinze jours auparavant et après sept heures de négociation acharnée, les mêmes avaient déjà échoué mais promis de présenter une solution ce 1er juin. Cette fois, l'Etat français ne peut pas être accusé d'avoir semé le bordel. Lundi, à Bercy, on affichait une vraie sérénité quant à l'issue de cette crise franco-allemande : la nomination de l'Allemand Humbert à Airbus ne semblait plus poser de problème. Mais la défiance entre les camps français et allemands est si profonde (lire ci-contre) que personne n'a voulu prendre le risqu