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Libération

Un gendarme aux ordres à la Bourse américaine

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Pour remplacer William Donaldson jugé «irritant», Bush nomme Christopher Cox.
publié le 4 juin 2005 à 2h28

New York de notre correspondant

«Un champion de la libre entreprise». C'est ainsi que George W. Bush a présenté Christopher Cox, jeudi, en annonçant sa nomination à la tête de la SEC, le gendarme de la Bourse américaine. Convoquant une conférence de presse à la Maison Blanche, le président a expliqué qu'il avait choisi ce parlementaire de Californie ultralibéral «parce qu'il sera indéniablement un leader exceptionnel». Bush a aussi précisé qu'il avait décidé «d'agir vite», suite à la démission surprise, la veille, de William Donaldson, l'actuel président de la SEC.

Scandales. L'histoire aurait pu s'arrêter là si elle n'avait pris depuis quarante-huit heures une forte connotation politique. Pour beaucoup de commentateurs en effet, William Donaldson a été contraint de prendre la porte sous la pression de nombreux républicains et des lobbies «probusiness», qui le trouvaient un peu trop zélé dans sa volonté de réguler marchés et entreprises. Cox, du coup, apparaît comme une nomination purement intéressée de la part d'une Maison Blanche qui a toujours été une alliée de choix pour le milieu des affaires.

Le débat est d'autant plus vif que c'est le même George W. Bush qui avait réclamé de nouvelles lois «pour la transparence et l'honnêteté» en 2003, lors de la nomination de Donaldson. A l'époque, l'Amérique était toujours sous le coup des scandales en série, d'Enron à Worldcom. Donaldson s'est mis au travail, délivrant des amendes à plus de 1 500 compagnies financières en deux ans, la