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Libération

Europe : un budget pour tous mais chacun pour soi

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publié le 8 juin 2005 à 2h31

Le futur budget européen sera-t-il la première victime collatérale des non français et néerlandais au projet de Constitution ? Pour l'instant, personne, au niveau des responsables politiques de l'Union européenne, ne répond par l'affirmative. Surtout pas le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, dont le pays préside actuellement l'Union. Lui est plutôt dans une stratégie de rassemblement. Et s'en tient à déclarer qu'«il faut un accord sur les perspectives financières pour prouver que l'Europe ne s'arrête pas, qu'elle reste en marche».

Lundi soir, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe qui s'est poursuivie hier, Juncker n'a pas hésité à déclarer : «Je crois qu'il est du devoir de ceux qui prétendent diriger l'Europe [...] de mettre à profit les semaines à venir pour démontrer, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe, que nous sommes capables de décider.» Une déclaration qui en dit long sur l'état de blocage entre les poids lourds de l'Union, dès qu'il s'agit de tracer les grandes lignes du budget pluriannuel 2007-2013. Un sujet qui s'annonce tout aussi brûlant que celui de la Constitution.

Rabais. Les véritables pierres d'achoppement de ce budget sont les aides régionales destinées aux régions pauvres des pays de l'Union européenne à quinze (Italie, Espagne et Portugal) et, surtout, le chèque de ristourne, sorte de «rabais», dont bénéficie Londres depuis 1984. La France, soutenue par l'Allemagne, fait de la suppression progressive