Ni le lien transatlantique, ni les coups de fil quotidiens, ni le plaidoyer bien rodé n'ont suffi. Tony Blair comptait sur l'appui de George Bush pour faire de son G8 de Gleneagles (du 6 au 8 juillet) un tournant dans l'aide à l'Afrique. Comme prévu, Bush a évacué la «facilité de financement international», innovation britannique censée lever jusqu'à 50 milliards de dollars pour les pays pauvres. Et juste concédé une enveloppe de 674 millions d'aide en rab contre la famine en Afrique. «Une somme déjà budgétée dans les projets d'aide humanitaire du gouvernement», moque un diplomate européen. Blair a pourtant poussé Bush, raconte un responsable d'une ONG anglaise. «Primo, il comptait monnayer son engagement en Irak. Deuzio, il a rappelé que la pauvreté était le berceau du terrorisme. Tertio, il en a même appelé à Dieu et à faire un geste pour l'humanité.» Seule annonce : l'idée de 100 % d'annulation de la dette des pays les plus pauvres. Reste à connaître les modalités d'un tel geste, qui, à première vue, ne concerne ni les dettes bilatérales, ni les dettes contractées auprès du FMI... Aux côtés du Japon et de l'Allemagne, la France joue profil bas. Elle devrait annoncer au G7 finances, ce week-end à Londres, vouloir effacer l'ardoise des seuls pays pauvres très endettés (PPTE) qui ont atteint leur point d'achèvement (mise en oeuvre des réformes préconisées par le FMI et la Banque mondiale). Cinq pays (Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger et Guyana) seraient alors visés par une «
Blair peu écouté à Washington
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par Christian Losson
publié le 9 juin 2005 à 2h32
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