Copie industrielle et guerre économique causent décidément des tracas à Valeo. Après avoir porté plainte, le 26 avril, pour «intrusion frauduleuse dans un système automatique de données» contre une stagiaire chinoise, l'équipementier automobile vient de se séparer à l'amiable de son responsable anticontrefaçon, après avoir tenté de le licencier pour faute grave. Lui est reproché le vol de copies de pièces détachées automobiles et de documents à un contrefacteur présumé. «Il est inconcevable que l'un de nos salariés, à l'occasion de son activité professionnelle, commette ce qui s'apparente, selon nous, à un acte pénalement répréhensible», a estimé la direction en comité d'établissement. L'intéressé estime n'avoir fait que son travail : «Un salarié est censé prendre toute mesure pour défendre l'utilisation abusive des actifs de Valeo par des tiers. Dans n'importe quelle entreprise, les commerciaux, de bonne guerre, se débrouillent pour obtenir des infos sur la concurrence...»
Mission. Juillet 2004. Après douze ans chez Valeo comme commercial spécialisé dans l'export, son profil de «baroudeur» vaut à Nicolas L., 34 ans, d'être nommé brand protection manager, responsable de la protection de la marque. Sa mission : «coordonner les actions contre les contrefacteurs», principalement en Chine, un pays où l'équipementier a ouvert neuf usines et qui produit l'essentiel de la contrefaçon mondiale de pièces détachées : des milliers de faux disques d'embrayage, de régulateurs-alternateurs