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Libération
Interview

«Les pays riches ont vécu en se regardant le nombril»

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publié le 9 juin 2005 à 2h32

About de souffle. Le Belge Louis Michel, commissaire européen au développement, se multiplie dans un agenda 2005 chargé. Entre un G8 (du 6 au 8 juillet en Ecosse), un sommet sur les objectifs du millénaire fixés par l'ONU (en septembre à New York), et une conférence de l'OMC (en décembre à Hongkong), l'aide aux pays pauvres est sur toutes les lèvres... Avant une rencontre, hier, avec Jacques Chirac, il s'est confié à Libération.

La taxe sur les transports aériens déchire les commissaires européens...

C'est clair. J'espère néanmoins que le Conseil des ministres acceptera de lancer une telle taxe sur une base volontaire. Personnellement, j'aimerais mettre à l'étude rapidement une taxe sur les armes...

Ce serpent de mer ? Sur quelle assiette ? Combien rapporterait-il ?

Qu'on se mette d'accord sur le principe d'une taxation des armes d'abord ! Même sur une maigre assiette, ça ferait déjà une somme. Un consensus se forme pour trouver de nouvelles sources de financement. Mais cela ne doit pas permettre aux pays membres de s'exonérer de leur aide publique au développement (APD)... Reste que l'idée d'un tel impôt n'est plus taboue.

Elle n'avance guère...

C'est vrai, il manque encore une volonté politique. Pourtant, on n'a plus d'excuse. On a tous les moyens, scientifiques, techniques, économiques, humains, pour tenter d'adoucir la violence du monde en sous-développement. Il est inacceptable de voir, par exemple, que 6 millions d'enfants meurent chaque année de maladies curables.

La Fondati