Vincent Bolloré qui monte à la tribune pour se lancer dans une diatribe contre la direction, le PDG Alain de Pouzilhac qui lui répond en le traitant de lâche, et au final, des votes ultraserrés pour élire le nouveau conseil d'administration... l'assemblée générale de Havas, organisée hier à la Maison de la chimie à Paris, était présentée comme l'événement financier de la saison. Elle a tenu ses promesses. Au terme de plusieurs heures de débat, Bolloré, premier actionnaire du deuxième groupe français de publicité (20 % du capital), a obtenu grâce au vote des actionnaires ce qu'il réclamait, en vain, de l'actuelle direction : quatre postes d'administrateur au sein du conseil. Quant à Pouzilhac, qui avait fait confiance à la «démocratie actionnariale» pour s'opposer à l'arrivée de Bolloré, il se retrouve très affaibli et pourrait démissionner. Récit de cette journée qui restera dans l'histoire du capitalisme français.
«Huissiers au cul.» Dès l'entrée, le ton est donné. Des salariés de Havas distribuent un tract intitulé Touche pas à mon Havas ! où ils disent ne pas vouloir d'un «avenir incertain avec un raider». Les contrôles de sécurité sont très pointilleux : la direction de Havas hésite à faire pénétrer les journalistes, ne voulant donner aucun argument à Bolloré s'il lui venait l'envie de contester les futurs résultats. «Cela fait trois jours qu'on a ses huissiers au cul, raconte un proche de Havas. Ils contrôlent tout. La hantise de Bolloré, ce sont des manips possibles sur