Compromis, façon prêt-à-porter bas de gamme, ou accord par le haut, tendance haute couture ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est que la Chine et l'Europe sont parvenues in extremis à tricoter un «deal», dans la nuit de vendredi à samedi, à Shanghai. Il revient à limiter l'envol des exportations textiles made in China qui affolent l'Europe depuis la suppression du système des quotas le 1er janvier 2005. Il a fallu pour cela plus de dix heures de palabres entre le ministre chinois Bo Xilai (lire ci-contre) et le commissaire européen Peter Mandelson, tous deux chargés du commerce, tous deux des libéraux convaincus. A l'arrivée, Pékin accepte de limiter de 8 % à 12,5 % la croissance de ses exportations vers l'Union européenne sur douze produits textiles et d'habillement. Et ce jusqu'en 2007. Enfin peut-être. Bo Xilai estime que les plafonds d'augmentation des exportations varieraient suivant les catégories ; Mandelson, de son côté, dit qu'ils seraient revus à la hausse en 2006 et 2007 par rapport à 2005. Mais aucun des deux n'a donné de chiffres précis.
«Win-win». «L'accord d'aujourd'hui offrira aux protagonistes des deux parties clarté, certitude et prévision», veut en tout cas croire Mandelson. Qui en bon diplomate assure qu'il s'agit d'un «win-win», un ticket gagnant pour les deux puissances économiques. Cet accord évite en tout cas l'imposition de quotas temporaires européens (les fameuses clauses de sauvegarde qui limiteraient à 7,5 % la hausse des importations) sur