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Libération

Bo Xilai soigne sa carrière

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Fils d'un compagnon de Mao, le ministre du Commerce chinois joue son avenir politique sur ce dossier sensible.
publié le 11 juin 2005 à 2h35

Pékin de notre correspondant

Peter Mandelson, le commissaire européen au Commerce, n'avait pas en face de lui l'interlocuteur le plus facile pour tenter de débloquer la crise du textile. Bo Xilai, le ministre chinois du Commerce, joue en effet dans cette partie son avenir politique qui pourrait le conduire aux plus hautes marches du Parti communiste chinois (PCC) et de l'Etat. L'enjeu, pour lui, était avant tout de sortir la tête haute d'une crise qui a le potentiel d'enflammer l'opinion chinoise. A 56 ans, Bo Xilai est assurément l'un des cadres politiques les plus en vue à Pékin. Cet homme charismatique aux costumes bien taillés a plusieurs atouts qui en font un candidat rêvé pour la relève politique : un parcours jugé brillant d'administrateur communiste doublé d'un pedigree exceptionnel ­ il est le seul fils de dirigeant historique du PCC à avoir choisi une carrière politique, tous les autres ayant préféré l'univers du business.

Bo Xilai est en effet le fils de Bo Yibo, l'un des premiers compagnons de Mao Zedong, et surtout membre du groupe des anciens qui, avec Deng Xiaoping, a géré la période du massacre de Tiananmen, en juin 1989, et désigné Jiang Zemin et Hu Jintao pour diriger le pays. Cet héritage, lourd à porter en raison de la décision de lancer l'armée contre les étudiants, est considéré en Chine comme un atout de poids. Entré au PCC en 1980, Bo Xilai a commencé à faire parler de lui en devenant en 1993 maire du port de Dalian, dans le nord-est, considérée comme l