L'assemblée générale de Havas a-t-elle tourné en faveur de Bolloré à cause d'un traître ? Depuis que Vincent Bolloré a réussi à entrer en force au conseil d'administration du groupe de publicité après un vote très serré (Libération de vendredi), c'est ce qu'affirment les proches d'Alain de Pouzilhac, PDG de Havas. Selon eux, le fonds Sebastian Holdings Inc., rentré en mars dans le capital à hauteur de 4 et 5 % du capital, leur avait promis de voter contre Bolloré, avant de se retourner au dernier moment. Autant de voix qui ont fait basculer le vote en faveur de l'homme d'affaires breton. Leur thèse a trouvé un début de confirmation vendredi. Le groupe Bolloré a fait savoir qu'il avait signé le matin de l'AG un «accord de concert» avec Sebastian Holdings «pour permettre à la société de disposer d'un actionnariat stable à long terme».
Le doute demeure cependant sur les assurances qu'aurait fournies ce fonds. Son représentant en France, Amir Jahanchahi, homme d'affaires d'origine iranienne, n'était pas disponible vendredi pour nous répondre. Mais il est certain qu'il avait la confiance de Pouzilhac : au cours de l'AG, le PDG de Havas l'a choisi comme scrutateur, aux côtés de Bolloré, pour vérifier la régularité du vote. Selon des proches de Pouzilhac, c'est Jacques Séguéla, vice-président de Havas, qui aurait fait appel à Jahanchahi «il y a plusieurs mois» parce qu'il était un «ami de quinze ans». Et l'homme aurait multiplié les marques de loyauté envers la direction de Havas, a