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Libération

A l'agence com' à la guerre

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publié le 13 juin 2005 à 2h34

Franck, 40 ans, a joué à la guerre dans un champ enneigé de la banlieue de Varsovie, tous frais payés par sa boîte. Et y a vu une sorte de «performance».

«Chaque année, l'agence de communication pour laquelle je travaille organise des séminaires entre collègues. Nous ne sommes qu'une trentaine, c'est la boîte de copains. Le contenu de ces journées est tenu secret jusqu'à la dernière minute. On avait eu la sortie vélo, les jeux du cirque... Cette fois, on avait beau soumettre à la question le service événementiel de notre boîte, chargé de monter ces barnums, on lui avait juste arraché un indice : ça allait être physique. Je me voyais déjà faire du trekking dans la forêt de Fontainebleau, genre course d'orientation... Ça ne me faisait pas trop marrer.

Le jour J, nous voilà partis en bus à l'aéroport. On lève les yeux sur les panneaux affichant les départs : direction Varsovie. Pendant le vol, l'excitation montait. A l'arrivée, on nous a amenés dans un super hôtel, où des gars ont fait un briefing : c'est là qu'on a compris. Nous allions nous glisser dans la peau de soldats. Au début, on a renâclé : pas envie de jouer à la guerre... Je suis pacifiste : à 18 ans, je me suis fait réformer, c'est dire. On nous a distribué les équipements : harnais, jumelles qui font voir vert dans la nuit, récupérés dans les puces de l'armée du pays, et des répliques exactes de kalachnikovs qui crachaient des rafales de petites billes en plastique sur 20 mètres : ça ne fait pas mal, c'est plus de l'