Nicolas Guihard, de l'association Agir ici, représentait à Londres «2005 plus d'excuses», coalition d'organisations de 75 pays membres du Global Call for Poverty, mouvement contre la pauvreté dans le monde.
Peut-on vraiment qualifier le deal d'«historique» ?
Oui, parce que c'est le plus grand pas en avant depuis la mobilisation planétaire contre la dette des pays pauvres. Parce que l'annulation porte sur le stock de la dette (le capital) et non sur le service de cette dette (les intérêts). Mais, malgré l'effet d'annonce, il ne s'agit pas de 100 % d'annulation de la dette des pays pauvres. Seuls 18 pays sont pour l'instant concernés sur les 42 figurant dans l'initiative PTTE (pays pauvres très endettés). Et les conditions pour en bénéficier restent les mêmes. Mettre en place les programmes d'ajustement structurel du FMI, qui passent par la privatisation des services, l'ouverture des marchés, la rigueur budgétaire...
Quel pays peut endosser la paternité de l'accord ?
La Grande-Bretagne, clairement. Tony Blair, qui a la présidence du G8, voulait frapper fort. La France a d'abord traîné les pieds, de peur de voir l'accord étendu à la dette bilatérale (sur laquelle elle a plus de créances que la Grande-Bretagne). Mais, une fois l'assurance que l'annulation portait sur la dette multilatérale, c'est Paris qui a levé le verrou sur l'additionnalité : les annulations devaient être financées sur des ressources additionnelles et non des fonds de la Banque mondiale, du FMI et de la Banque af