Londres de notre correspondante
Gordon Brown a un certain talent de jongleur. Une qualité qui a permis au ministre des Finances britannique de boucler, samedi à Londres, un sommet du G8 Finances qualifié d'«historique» sur la dette des pays les plus pauvres. L'accord obtenu après des discussions très serrées, notamment entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, d'un côté, la France, l'Allemagne et le Japon, de l'autre, porte sur «une annulation de 100 % de la dette des pays pauvres très endettés». Ainsi, 40 milliards de dollars dus par dix-huit pays (dont quinze africains) aux grands bailleurs de fonds, la Banque mondiale (BM), le FMI et la Banque africaine de développement (BAD), doivent être effacés quasi immédiatement. Dans les dix-huit prochains mois, onze autres pays bénéficieraient, eux aussi, d'un coup d'éponge de 11 milliards. Puis, à condition d'avoir satisfait aux exigences de la BM et du FMI, les quatre derniers de la classe des 38 pays asphyxiés par le poids de leur dette... Soit, au total, 55 milliards de dollars de dettes, récompensant d'abord les bons élèves, adeptes des «ajustements» économiques.
Pour obtenir une telle avancée, il fallait convaincre Washington. Au début de la semaine dernière, Tony Blair a rendu visite à George Bush pour lui arracher les grandes lignes d'un accord. Il n'était pas, apparemment, revenu de son périple avec grand-chose dans sa besace. Vendredi, à l'ouverture de la rencontre réunissant les ministres des Finances des pays riches, Lo