Les épreuves de sélection qu'il a vécues pour être embauché annonçaient déjà le stress qu'allait devoir subir Elias (1) dans les rayons, pour 1 200 euros par mois.
«Je suis entré dans la maison il y a cinq ans, après plusieurs contrats d'intérim dans la vente. Sur un salon du recrutement, j'ai déposé ma candidature, une lettre de motivation manuscrite, un CV avec photo. La photo a eu son importance car, quand je regarde mes collègues, je remarque qu'on tous est faits sur le même moule : nous avons un petit quelque chose d'original, mais pas trop quand même. Je suis beur mais ça ne se voit pas, je pense que ça a été ma chance, sinon, je n'aurais pas été retenu.
Avec mon bac + 3, j'ai été convoqué aux entretiens. Cinq rounds en tout, concentrés en une journée. J'ai passé la première entrevue avec tous les autres candidats. La sélection d'entrée s'est faite groupée. Je me suis demandé si je ne m'étais pas trompé, je me croyais à un casting pour une émission de télé-réalité, vu le nombre de postulants. Il faut dire que l'écrémage est important. Le deuxième entretien, je l'ai passé seul, face à la directrice des ressources humaines. En anglais. Je devais me décrire, énumérer mes expériences professionnelles. Pour le troisième, je me suis contenté de répéter en français ce que j'avais déjà dit en anglais. J'ai rencontré ensuite un manager de magasin qui m'a posé les mêmes questions que la DRH, en intégrant des notions de vente. Si cet entretien n'était pas concluant, je devais revoi