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Libération

Pour recruter à hue et Adia

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publié le 13 juin 2005 à 2h34

Voici une campagne de pub qui aurait pu naître d'une initiative du nouveau gouvernement Villepin. «Arrêtons le gâchis», a proclamé durant quinze jours l'agence de travail temporaire Adia. Sur les murs des stations de métro, dans les gares ou dans les journaux, quatre affiches, quatre visages attirent le regard : un chef d'entreprise qui cherche des jardiniers qualifiés et n'en trouve pas, et trois particuliers qui aimeraient travailler dans les espaces verts mais n'ont pas, soi-disant, le bon profil. Un jeune sociologue, une femme, un homme trop âgé... «En France, il y a un problème de recrutement, c'est ce que nous voulions dénoncer», explique le directeur du développement et de la communication du réseau, Frédéric Girard.

Avec 460 agences en France, Adia s'est fait remarquer ces dernières années par ces campagnes de pub «proches du terrain» abordant les «vrais problèmes» du marché du travail. Il y a deux ans, le groupe avait communiqué sur les discriminations à l'embauche, sujet sur lequel les recruteurs n'aiment guère s'étendre habituellement. A l'époque, l'agence avait sorti en affiche un quinqua ventripotent, une handicapée privée de bras, un jeune dégingandé «drogué», une femme... Autant de profils rejetés par le marché du travail. Le slogan ? Ne pas se fier aux apparences mais aux compétences. Pour la cuvée 2005, Adia reste dans cette veine mais élargit le propos. «En France, il y a 3 millions de chômeurs et 250 000 emplois non pourvus. Pourquoi cela ne se fait pas ?»