Le Bourget envoyé spécial
A priori, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce Salon du Bourget un bon gros tam-tam médiatique pour vanter au reste du monde les mérites de l'industrie aéronautique européenne. D'abord, le trafic aérien s'est enfin remis des suites du 11 septembre et de l'épidémie de Sras. L'an dernier, il a battu des records de croissance avec une hausse moyenne de 15,3 % du trafic passager international. Et, pour saluer ce retour en grâce, les Américains sont revenus à Paris en masse, après l'avoir boudé il y a deux ans pour cause de fâcherie irakienne. Surtout, cette année, Airbus disposait avec son superjumbo A380 d'une arme marketing redoutable.
«Superbe réussite». Accompagné notamment de Noël Forgeard, le patron de l'avionneur et futur coprésident d'EADS, le président de la République ne s'y est pas trompé en commençant sa petite tournée par l'inspection du cockpit et de l'intérieur de la carlingue de l'énorme avion d'Airbus. Puis la bestiole a fait la démonstration qu'elle savait bien voler. Et tout le monde a applaudi. Le Président a juste eu le temps de réciter que «c'est une superbe réussite européenne et notamment franco-allemande», puis de faire un détour par le stand de son ami Serge Dassault et de l'électronicien de défense français de Thales, pour enfin repartir.
L'important était de préserver les apparences. Et surtout d'éviter les sujets qui fâchent et les responsabilités qui vont avec. Or celle de Chirac est immense pour expliquer l'ét