Lod (Israël), envoyé spécial.
Officiellement, ces engins sont français. Mais dans le vaste hangar de Malat, filiale d'Israel Aircraft Industries (IAI), spécialisée dans les drones (avions sans pilote), ce sont des techniciens israéliens qui s'affairent autour des trois Eagle One destinés à la France. Le ministère français de la Défense est en train d'acheter à l'Etat hébreu l'un de ses futurs systèmes de combat les plus pointus, un avion de reconnaissance sans pilote. Mais il évite soigneusement de le crier sur les toits du Salon du Bourget, préférant mettre en avant EADS, le partenaire d'IAI. Pas question pour la France de s'afficher trop ostensiblement aux côtés d'Israël, alors que les marchés arabes restent l'un des principaux débouchés de l'industrie d'armement.
Pionnier. Baptisé en France SIDM (système intérimaire de drone moyenne altitude longue endurance), l'Eagle One est le fruit d'une coopération discrète entre IAI et EADS. En réalité, à l'exception des systèmes de transmission «le coeur du coeur», explique-t-on quand même chez EADS , l'avion sans pilote et ses capteurs sont purement israéliens. Les essais en vol ont d'ailleurs eu lieu non loin de Tel Aviv et quelques dizaines de techniciens et d'ingénieurs français travaillent chez Malat... sous la responsabilité d'un ingénieur israélien parfaitement francophone.
«Depuis la fin des années 70, Israël est le pays pionnier dans le secteur des drones», se réjouit Gad Cohen, vice-président d'IAI. Près de 650 drones ont