La Samaritaine a fermé ses portes et nul ne sait si elle les rouvrira un jour. Ni quand. La fermeture, confirmée hier après-midi par la maison mère LVMH lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, est «conservatoire» et vise à faire d'énormes travaux de remise aux normes anti-incendie «au nom du principe de précaution». Combien de temps ? Au moins quatre ans, selon LVMH. Qui n'a sûrement pas les mêmes méthodes de calcul que l'architecte Jean-Jacques Ory, chargé des travaux dans cet ensemble Art déco classé : dans le Parisien, il estime que les travaux pourraient ne durer que «dix-huit mois». Une contradiction qui ne va pas rassurer les 750 salariés de la Samar et les 700 employés «détachés» par de grandes marques.
Les salariés n'ont pas perdu tout espoir: un nouveau comité d'entreprise extraordinaire doit avoir lieu début juillet. Il sera décisif aux yeux des syndicats : «C'est là que nous saurons si les travaux auront lieu en une seule fois, nécessitant selon LVMH une fermeture totale pendant des mois, ou en plusieurs tranches, ce qui permettrait de maintenir une activité de vente», explique Thierry Rondeau, de la CFTC. Il a du mal à croire la promesse de sa maison mère qu'il n'y aura pas de licenciements. La CGT et l'Unsa sont sur la même ligne et refusent toute suppression d'emplois et toute mesure de reclassement dans d'autres magasins du groupe: selon eux, ces mesures aboutiraient à la disparition des lieux.
Les pouvoirs publics, eux, observent la situation sociale à la