Il y a vingt ans, c'était déjà lui : Bob Geldof et Live Aid, un concert pour l'Ethiopie ravagée par la famine. Une génération plus tard, l'Irlandais, ex-leader des Boomtown Rats, 54 ans, récidive. Avec un «Live 8» : soit, ce 2 juillet, huit concerts simultanés dans huit pays pour pousser le G8 (les huit pays les plus riches, réunis du 6 au 8 juillet, à Gleneagles en Ecosse) à«agir vraiment pour l'Afrique».
Pourquoi ce Live Aid bis ?
Il y a vingt ans, je ne supportais pas les morts massives que je voyais à la télé. C'était le début de la mondialisation, on avait conscience de peu de chose. Depuis, il y a eu la fin de la guerre froide, la fin de l'apartheid, le 11 septembre. On est connecté au monde et le monde est en lambeaux, victime d'une fracture qui, entre autres, tue l'Afrique. Répondre à cela, c'est le plus grand défi éthique de notre époque. Live 8, c'est donc l'expression politique du truc hippie qu'était Live Aid.
Que comptez-vous obtenir ?
Mobiliser, c'est mieux que rester devant la télé, non ? Il n'y a pas que les experts, les ONG ou les journalistes qui ont un regard sur le monde. Fuck you ! On peut penser par soi-même. Je viens de passer ces quatre derniers mois dans treize pays africains. J'ai vu le sida sans soins, les écoles sans rien. J'ai vu les 64 centimes d'euro que l'UE verse à chaque Africain et les 840 euros qu'elle donne à chacune de ses vaches subventionnées...
2005 peut-elle être un tournant ?
Moi, je veux que ce soit tout de suite au G8 ! Je ne vais pas a