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Libération

Grosse claque pour Kodak

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publié le 20 juin 2005 à 2h40

Chalon-sur-Saône, envoyé spécial.

«Avant, Kodak c'était pour la vie, maintenant c'est presque fini.» Comme des centaines de salariés de l'usine Kodak-Industrie à Chalon-sur-Saône, Bernard, vingt-cinq ans de maison à la maintenance de l'imagerie radio, essaie de faire son deuil. Même Jean-Pierre Martel, le PDG du site, a enjoint les 1 800 salariés de «ne plus penser Kodak». Alors qu'un plan social de 270 personnes se termine à peine avec l'arrêt définitif de la production de pellicules argentiques à la fin juin, les «Kodak» redoutent une nouvelle déflagration. «Avant l'été», indiquait il y a quelques mois la direction de la multinationale basée à Rochester, au nord de l'Etat de New York. «Et cette fois-ci, ce pourrait être notre avis de décès définitif, craint Bernard. L'extinction finale de toute production argentique à Chalon.»

Bobines de cinéma. Selon nos informations, ce nouveau plan ­ qui devrait être rendu public le 23 juin ­ portera sur 370 suppressions d'emplois supplémentaires. Après la fin de l'activité photo grand public relocalisée en Chine, il devrait toucher les derniers résidus de recherche et développement encore présents sur le site chalonais, premier employeur privé de la région Bourgogne, et surtout la production de bobines cinéma pour la diffusion de films en salles, fabriquées aux Etats-Unis mais dont le traitement chimique s'effectue ici. «En interne, les gens parient plutôt sur la suppression d'au moins un tiers de l'effectif, commente Jean-Fabien Dupont