A Bordeaux
L'avenir professionnel de la France au chômage se trouve-t-il dans un magasin de vêtements ou une petite imprimerie ? Dominique de Villepin le pense. Lors de son discours de politique générale à l'Assemblée, le 8 juin, le Premier ministre a dit tout le bien qu'il pensait des très petites entreprises. C'est là que se trouve la capacité d'embaucher, là qu'il faut expérimenter un «nouveau modèle social», avec ce contrat assorti d'une période d'essai de deux ans. Lors de son discours, il n'a oublié personne parmi ceux qui sont le plus touchés par le chômage : femmes, vieux, jeunes bichonnant particulièrement ces derniers. Son discours les a-t-il convaincus ? Sont-ils prêts à effectuer un service militaire adapté ou travailler dans le bâtiment ou la restauration ?
Egalité des chances
«Accéder à un emploi quand on porte un nom à consonance étrangère, entrer à l'université, dans une grande école, quand on est issu d'un milieu modeste (...) quelle ambition plus légitime ? Pourtant dans notre pays, c'est souvent une ambition déçue.»
«Les jeunes d'ici, ils ont une expression pour ça : "C'est des blagueurs." Ils ne croient plus aux politiques. A leurs yeux, tous ces discours ne changeront rien à leur vie.» Amar Henni est directeur du service jeunesse de Grigny et adjoint au maire de Ris-Orangis. Située à trente kilomètres de Paris, dans l'Essonne, Grigny concentre deux cités sensibles, la Grande Borne et Grigny 2. Amar est un type qu'on dirait de bonne composition. Mais il s'é