Ça sent la gueule de bois. Jeudi dernier, on pouvait lire le feuilleton du mouvement de grève des salariés du dépôt des Virgin Megastores parisiens, entamé il y a près d'un mois. Tracts syndicaux, coupures de presse et lettres de soutien, scotchées comme un dazibao sur une grosse benne de chantier, pour se regonfler le moral. Et la visite d'Olivier Besancenot de la LCR en guest star, venu soutenir un mouvement où il voit «un nouveau type de salariés, osant s'opposer à la précarisation». Mais après plusieurs semaines de hoquets, et un baroud d'honneur avec le blocage du dépôt du 6 au 13 juin, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, saisi en référé par la direction de Virgin, les avait sommés depuis le 13 juin de lever le blocus. Le mouvement s'est fini hier matin en eau de boudin.
«On a finalement tous repris le travail ce matin... Mais tout doucement, hein!» lâche, désemparé, Fabien, 27 ans, stockiste depuis deux ans et demi dans l'entrepôt du boulevard Macdonald, sur la petite ceinture de Paris. Hier, pour la vingtaine de salariés sur les trente-trois qui ont arrêté le travail depuis début mai, l'atterrissage est rude. «Je vais perdre au moins 1000 euros. Le directeur régional est venu nous proposer un étalement des retraits pour les jours de grève, mais au cas par cas, en fonction du niveau de vie», poursuit Fabien. D'autant plus difficile à avaler que les salariés n'ont rien obtenu. Ils réclamaient le relèvement de leur prime d'objectif (de 228 à 300 euros) versée à