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Libération

Microcrédit : vers les 100 millions de bénéficiaires

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La banque des pauvres au coeur d'une conférence internationale, hier, à Paris.
publié le 21 juin 2005 à 2h41

On ne prête pas qu'aux riches. Au Laos, avec un prêt d'une centaine d'euros, on sort de la misère. Au Bangladesh, la Grameen Bank a cassé le cercle vicieux qui maintient la paysannerie dans la dette et la dépendance. «La microfinance, qui permet à 80 millions de personnes d'avoir accès au crédit, doit trouver de nouveaux moyens financiers si elle veut contribuer à une réduction durable de la pauvreté dans le monde», ont affirmé hier à Paris les participants à la Conférence internationale sur le microcrédit. Partant du principe qu'il peut être un puissant catalyseur dans la lutte contre la pauvreté, l'ONU a proclamé 2005 année internationale du microcrédit. «Mais il faut changer de braquet, ont déclaré les participants, le cap des 100 millions ayant accès aux services de la microfinance pourrait être franchi d'ici à un an.»

Selon Muhammed Yunus, le père de la Grameen Bank, le cap des 500 millions de personnes pouvant prétendre à l'octroi d'un prêt sera atteint en moins d'une quinzaine d'années. En comptant les familles, cela fait deux milliards de personnes qui pourraient améliorer leurs conditions de vie. Il faudra évidemment échanger les expériences entre les pays du Sud mais aussi entre les institutions de microcrédit du Nord. En France, par exemple, les initiatives en faveur des exclus du système bancaire se multiplient. La plus ancienne, l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) gérée par l'emblématique Maria Novak, se targue d'avoir accordé depuis 1990