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Sucre: l'Europe décrète le régime

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Bruxelles envisage de baisser drastiquement, dès 2006, les prix garantis aux producteurs.
publié le 21 juin 2005 à 2h41

Bruxelles, correspondance.

La Commission est prête à s'attaquer à l'exception sucrière européenne. Elle doit adopter demain le plan de réforme de la commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, concernant le régime communautaire du sucre, production la moins compétitive et la plus protégée de l'agriculture européenne. Ce projet, dont Libération s'est procuré une copie, vise à baisser drastiquement les prix garantis aux producteurs et doit entrer en application à partir de 2006. Mais il devra obtenir le feu vert des ministres de l'Agriculture des vingt-cinq Etats membres de l'UE. Et la partie n'est pas gagnée car il suscite déjà la colère tant des producteurs européens que des défenseurs des pays en voie de développement.

Défauts. Tout le monde le reconnaît, le statu quo n'est plus viable. Le régime actuel du sucre, qui a vécu sans réforme depuis quatre décennies, cumule les défauts. Il est non concurrentiel : le prix garanti du sucre par l'UE est trois fois supérieur au cours mondial. Il pose des problèmes environnementaux liés à la production intensive de la betterave. Il est fortement critiqué sur la scène internationale, notamment par les pays en voie de développement qui accusent l'UE de dumping. Enfin, il a été condamné par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 28 avril.

Pour éviter l'effondrement du système, Bruxelles estime qu'il faut libéraliser en partie le marché et rendre les sucriers européens plus compétitifs. La proposition centrale de la commissaire