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L'Insee corrige Bercy sur la croissance

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Le ministre de l'Economie annonçait mardi une prévision de 2 % pour 2005. L'Institut prévoit 1,5 %.
publié le 23 juin 2005 à 2h42

Vaut-il mieux parler avant ou après l'officialisation d'une très mauvaise nouvelle ? Thierry Breton a choisi la première option, quitte à perdre en crédibilité. Mardi, à l'occasion de sa deuxième grande conférence de presse, le ministre de l'Economie avait refusé de donner une nouvelle fourchette de croissance pour 2005, se contentant de préciser que le plancher de sa première estimation (une croissance entre 2 et 2,5 %) devenait dorénavant son plafond. Et donnait rendez-vous au mois de septembre pour une éventuelle révision.

Ecart. Le doute n'aura pas eu le temps de planer. Hier, l'Insee a tué le suspense en annonçant avoir révisé sa prévision de croissance à 1,5 % pour cette année. Interrogé sur cet écart entre le discours du ministre et celui de l'Insee, le patron de la conjoncture de l'Institut national de la statistique, Michel Devilliers, a répondu lors d'une conférence de presse : «Nous, il nous semble que dans les circonstances actuelles, il est difficile d'aller beaucoup au-delà de 1,5 % actuellement.»

Seule raison pour de ne pas totalement déprimer : selon l'Insee, le plus dur est derrière nous. Si 2005 ne sera pas bon, c'est surtout à cause d'un début d'année catastrophique. La croissance de l'activité n'a atteint que 0,2 % au premier trimestre, contre 0,6 % prévu encore en mars. Le deuxième trimestre sera du même tonneau, mais la croissance devrait se remettre à frémir au troisième trimestre (+ 0,4%) et au quatrième (+ 0,6%).

Si le début d'année a été aussi décevant