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Libération

La Chine met un coup de poing américain

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L'OPA du pétrolier chinois CNOOC sur le californien Unilocal réveille un front antichinois aux Etats-Unis.
publié le 25 juin 2005 à 2h44

Washington, de notre correspondant.

Jusque-là, les Chinois se contentaient de répandre leurs produits bon marché dans les grandes surfaces et les magasins d'électronique. Cette semaine ils ont franchi une nouvelle étape, qui inquiète les politiciens de Washington. En effet, un conglomérat chinois, CNOOC (China National Offshore Oil Corp, troisième producteur pétrolier du pays), a lancé une OPA hostile sur le groupe pétrolier californien Unocal, pour un montant de 18,5 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros) en cash. Une offre qui vient remettre en cause le mariage arrangé depuis deux mois entre Unocal et le géant ChevronTexaco. «Il n'y a pas qu'un seul candidat, il y en a deux. Aussi, il serait malvenu pour moi de commenter» davantage cette affaire, a indiqué vendredi le secrétaire américain au Commerce, Carlos Gutierrez.

Vertigineux. Au Congrès, des élus s'activent déjà pour demander que l'opération soit bloquée par le Comité des investissements étrangers, invoquant des raisons de sécurité nationale. Les représentants californiens, Richard Pombo et Duncan Hunter, ont ainsi publié un communiqué dans lequel ils mettent en garde contre «la menace que pose la chasse [chinoise] aux ressources mondiales». Ce qui intéresse la CNOOC, c'est l'expertise d'Unocal, mais aussi ses réserves en Asie : le groupe y détient 27 % de ses réserves pétrolières et 73 % de ses réserves en gaz. La Chine connaissant une croissance vertigineuse, et les approvisionnements en énergie doivent suivre