Elle s'avance, grande et droite, devant le conseil des prud'hommes de Nanterre. Elle est accompagnée par son avocate mais aurait très bien pu plaider seule sa cause, vu les dossiers qu'elle a constitués. C'est son combat depuis qu'elle est au chômage. En mars 2003, Véronique quitte son emploi d'hôtesse dans une maison de retraite, débauchée par une société de surveillance et gardiennage pour travailler comme responsable d'équipe dans un supermarché à Levallois. «Elle a de bonnes relations avec le client, elle est même félicitée pour son travail», explique son avocate. Mais, le 5 janvier 2004, Véronique est convoquée et se fait licencier. Demande de la préfecture des Hauts-de-Seine en relation avec la nouvelle loi Sarkozy du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure, Véronique ne remplirait plus les conditions de moralité qu'implique son activité en relation avec la sécurité. Elle ne comprend pas que, pour un simple travail d'hôtesse, on aille fouiller dans sa vie personnelle. «Ma cliente fait des recherches auprès de la préfecture et de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) et apprend que son nom figure sur un fichier Stic (Système de traitement des infractions constatées).» «C'est un fichier sur lequel vous pouvez apparaître si vous avez été témoin d'un braquage ou d'un vol de pommes», définit l'avocate. Le 14 janvier, l'hôtesse est convoquée pour un entretien préalable à son licenciement «Son employeur a maintenu que son activité lui impose d'embau
Présomption de culpabilité
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par Stéphanie PLATAT
publié le 27 juin 2005 à 2h44
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