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Taittinger disperse hôtels, cristal et champagne

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Actionnaires et héritiers sont prêts à céder le groupe de luxe, d'un bloc ou par morceaux. Des fonds d'investissements sont déjà candidats.
publié le 28 juin 2005 à 2h46

Voici l'histoire d'une héritière française de troisième génération, une dame à poigne, «élégante et discrète» comme disent ses proches, pédégère d'un groupe de luxe de renom, obligée de vendre l'ensemble colossal des affaires de sa nombreuse famille très riche. Anne-Claire Taittinger, petite-fille de Pierre Taittinger, le fondateur de la maison viticole qui porte son nom, fille de Jean à qui elle a succédé à la tête de la Société du Louvre (le holding familial) en 1997, doit aujourd'hui conserver sa distinction légendaire en dépit de circonstances qui ne lui conviennent pas forcément. Car, s'il ne tenait qu'à elle, Anne-Claire ne vendrait rien du tout. Pas plus le champagne que l'hôtellerie, le luxe ou la cristallerie (lire ci-contre).

Arithmétique. Mais voilà, la patronne n'est pas toute seule. Comme présidente du groupe Taittinger et directrice générale de la Société du Louvre, elle défend les intérêts d'un bon paquet d'actionnaires familiaux, sept branches d'une même dynastie qui détiennent 38 % du capital du groupe Taittinger, ainsi que ceux du baron Albert Frère, l'homme d'affaires belge, actionnaire important mais minoritaire, qui en contrôle 25 %. Et tous ceux-là ne sont plus d'accord pour maintenir l'unité du groupe tel qu'il existe aujourd'hui. Depuis plusieurs mois, en effet, les trente-huit héritiers de la grande famille veulent très prosaïquement voir la couleur de l'argent. D'autant que le titre du groupe a explosé de 44,12 % depuis janvier... ce qui d'un simple