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Libération

A Marseille, la bataille corsée des salariés de Nestlé

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publié le 29 juin 2005 à 2h46

Marseille correspondance

Demain, c'est la fin. Adieu café, chicorée, chocolat... L'usine Nestlé de Marseille-Saint-Menet ferme ses portes et remballe les arômes qui embaumaient le quartier depuis cinquante et un ans. Les 427 salariés qui travaillaient encore sur le site la semaine passée sont toujours là, bien décidés à résister. Mais ils ne se font guère d'illusions sur l'issue du bras de fer qui les oppose à la direction de Nestlé France depuis mai 2004.

A l'époque, le PDG Andreas Schläpfer avait annoncé la fermeture de l'usine pour juin 2005. Malgré les manifs, les procès, les tentatives de médiations politiques et institutionnelles, il a tenu bon. Le 22 juin, le tribunal de grande instance de Marseille a donné raison à la direction de Nestlé, en jugeant conforme la procédure de consultation des salariés.

«Cacao pas KO». Deux jours plus tard, ces derniers occupaient l'usine, déjà «sous surveillance» depuis le 10 juin. Les livraisons de matière première étaient autorisées, mais pas la sortie des palettes de produits finis. La direction a réagi en interrompant la production par voie informatique. Samedi, les ouvriers sont descendus à pied jusque sur le Vieux-Port manifester une fois de plus leur colère au rythme de Cacao pas KO, la chanson que leur a composée Bernard di Domenico, alias Berido, un enfant du quartier qui a promis de leur reverser les droits d'auteur. Depuis, ils se relayent pour tenir l'usine, par équipes d'une cinquantaine de personnes. Les responsables syndica