Carlyle a fini par avoir gain de cause contre les fondateurs d'Otor. Après plusieurs années de lutte, le fonds d'investissement américain a pris hier le contrôle du producteur français de carton. Lors de deux assemblées générales successives (l'une pour Otor, l'autre pour le holding de contrôle Otor Finance), puis d'un conseil d'administration, Carlyle est devenu propriétaire à 80 % de ce groupe de 3 000 salariés, et y a fait entrer trois de ses représentants au conseil d'administration, dont Jean-Pierre Millet, le patron du fonds en Europe. Carlyle a maintenant prévu de lancer une OPA sur les 20 % restant, qui sont cotés en Bourse.
La passation de pouvoir avec les deux fondateurs d'Otor Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier s'est finalement déroulée sans heurts. Ce qui n'était pas gagné vu la campagne d'influence et les multiples procédures judiciaires lancées par les deux ex-dirigeants. Mais cette fois-ci Bacques et Bouvier n'ont pu que se conformer à la décision de la cour d'appel de Paris, qui a rendu début juin un jugement définitif favorable à Carlyle.
Clause. Le conflit trouve ses origines en 2000, dans les conditions de l'arrivée de Carlyle au capital d'Otor. A l'époque, le papetier est dans une situation financière désespérée sa banque, le Crédit lyonnais, menaçant de lui couper les crédits. Appelé à l'aide, Carlyle apporte 45 millions d'euros en échange d'une participation minoritaire. Mais le pacte contient une clause très favorable : si le groupe ne remplit pas de