Elles sont ja-lou-ses : les maisons de disques françaises louchent depuis hier avec envie sur la décision de la Cour suprême américaine, qui a affirmé que les sites d'échange gratuit de fichiers peer-to-peer (P2P) pouvaient être tenus responsables du «piratage» commis par leurs utilisateurs (Libération d'hier). Et donc éventuellement fermés par la justice. Le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) «attend des pouvoirs publics [français] qu'ils prennent rapidement les mesures qui s'imposent contre les logiciels concernés». Même appel des producteurs indépendants, en faveur d'un «amendement qui responsabilise les éditeurs de logiciels peer-to-peer dès lors que leur utilisation vise uniquement ou principalement à enfreindre» le droit d'auteur.
11 000 plaintes. Aux Etats-Unis comme en France, la technologie P2P était jusque-là considérée comme légale : les deux services visés par la Cour suprême (Grokster et Morpheus), et leurs cousins Kazaa ou eMule, peuvent tout à la fois servir à des échanges licites (oeuvres du domaine public ou photos personnelles) ou illicites (le dernier album de Coldplay). Seuls ces derniers étaient condamnables, et l'industrie du disque avait donc dû s'attaquer aux internautes avec plus de 11 000 plaintes dans le monde.
La Cour suprême a écorné ce principe en affirmant qu'un service P2P pouvait être condamné pour les infractions commises par ses utilisateurs s'il en faisait sciemment la promotion. Une position qui a illico fait saliver les m