Jean-Francois Copé, le ministre délégué au Budget, ne manque pas d'air. Mardi, il annonce que le gouvernement va vendre, d'ici huit à dix mois, la totalité de ses parts dans les trois sociétés d'autoroutes déjà partiellement privatisées (lire ci-contre). Il ajoute que le produit de cette cession (11,8 milliards d'euros) ira presque exclusivement au désendettement de l'Etat. Seul un petit milliard partira dans les caisses de l'Agence de financement des infrastructures de transports en France (AFITF). Une boutique, toute neuve, créée le 1er janvier, dont l'objectif est de financer l'ambitieux programme d'infrastructure qui s'étend jusqu'en 2025, décidé par Jean-Pierre Raffarin lors d'un comité d'aménagement du territoire de décembre 2003.
Iconoclaste. Là où l'affaire devient cocasse, c'est qu'il y a quelques mois le même Copé, cette fois avec sa casquette de porte-parole du gouvernement Raffarin, était capable de s'enorgueillir du budget de l'AFITF (entre 500 et 600 millions d'euros par an jusqu'en 2012), garanti par le versement des dividendes des trois sociétés d'autoroutes publiques. Or qui dit privatisation dit disparition du dividende et donc plus de financement pour l'agence. Et, fatalement, la remise en cause de l'ambitieuse politique de grands travaux de Raffarin. «L'arbitrage de Villepin est ahurissant. En pleine urgence, ils décident de vendre les bijoux de la couronne. C'est fou», s'étrangle Bernard Soulage, en charge des questions de transport au PS, et par ailleurs