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Libération

Un grand vide au sommet d'Havas

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Jean-Marie Dru, pressenti par le nouvel actionnaire majoritaire Vincent Bolloré, a refusé.
publié le 30 juin 2005 à 2h48

Trop sûr de lui, pas assez rigoureux, un rien brouillon ? Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire d'Havas, a salement raté l'opération de succession qu'il préparait à la tête du groupe de publicité : Jean-Marie Dru, patron de l'agence américaine TBWA (groupe Omnicom), a en effet refusé hier matin de succéder à son compagnon de pub Alain de Pouzilhac, PDG depuis dix ans, viré du groupe français le 21 juin. Et voilà Havas, à qui l'on promettait un patron superprestigieux, décapité, sans grand manager et en quête d'un nouvel homme fort.

Comme le reconnaissait hier un proche de Bolloré, «le refus de Dru est un vrai emmerdement». En attendant, c'est Richard Colker, administrateur du groupe depuis dix ans, qui assure le pouvoir.

Challenge. «TBWA annonce la décision de son président Jean-Marie Dru de rester à la tête de l'entreprise», a fait savoir très tôt hier matin l'agence basée à New York, indiquant en creux que le publicitaire historique de 58 ans refusait l'offre de Bolloré chez Havas. «Ma place est à la tête de TBWA», a confirmé Dru un peu plus tard au Monde. «Il s'est révélé impossible de quitter TBWA, qui est en train de devenir une agence de référence au plan mondial», et ce malgré «le challenge» que représentait Havas.

Comment Bolloré a-t-il cafouillé au point de faire croire la semaine dernière qu'il avait décroché pour de bon un grand manitou de la pub pour remplacer Pouzilhac, avant que celui-ci lui claque dans les doigts huit jours plus tard ? «Le clan Bolloré a pouss