Poussée dans ses retranchements par les récentes déclarations de Tony Blair Premier ministre britannique et nouveau patron de l'UE sur le coût excessif et les méfaits de la politique agricole commune (PAC), la FNSEA préfère oublier ses vieux réflexes et la jouer cool et constructif. Hier, Jean-Michel Lemétayer, qui vient de demander rendez-vous à Blair, a donc lancé une campagne très «new look», loin de la culture contestatrice parfois violente du premier syndicat agricole français : désormais, c'est «opération sourire». «Nous avons prévu d'accueillir les touristes britanniques qui débarquent en France avec des sourires et des distributions gratuites de produits du terroir», explique Lemétayer, qui a semble-t-il renoncé à manifester bruyamment pour obtenir réparation.
«Sourire». L'objectif n'en est pas moins des plus sérieux : la FNSEA veut convaincre en douceur que les propos de Blair sur la PAC sont autant de «clichés» et de demi-vérités. Le syndicat conteste par exemple formellement que les 9 milliards d'euros d'aides directes reçus chaque année de Bruxelles ne concernent que les seuls agriculteurs français, soit 2 % des emplois : «En France, la PAC soutient indirectement 15 % des emplois si on compte le poids de la filière agroalimentaire ! Et puisque Tony Blair prend ses vacances dans le Gers, il doit savoir que 35 % des emplois de ce département dépendent de l'agriculture», explique Lemétayer, qui rode des arguments très factuels destinés à être martelés en version