Noyées par les divergences, les négociations sur le climat au G8 réémergeraient-elles ? Ce week-end, les discussions entre «sherpas» (les conseillers des chefs d'Etat) ont tenté d'arracher un consensus (mou). «Nous avons eu des discussions difficiles, et il semble que nous nous orientons vers un accord», estimait hier Jacques Chirac. Reste à savoir sur quoi. Bush obtiendrait un texte où il serait écrit que «le changement climatique est une réalité» et qu'il faut «régler ce problème en recourant aux nouvelles technologies».
Si le texte reste en l'état, il s'agit d'un accord au rabais. Car le coeur du désaccord la reconnaissance du rôle de l'activité humaine dans le réchauffement climatique a été occulté. Paris et Berlin auraient poussé Blair, qui a fait du climat le dossier clé du sommet avec l'aide à l'Afrique, à menacer de publier un communiqué final... sans les Etats-Unis. Ces derniers sont, après tout, le seul pays du G8 (13 % de la population, 45 % des émissions de gaz à effet de serre) à n'avoir pas ratifié le protocole de Kyoto.
Le problème, c'est qu'au fur et à mesure des moutures proposées, les sherpas ont multiplié les concessions aux Américains. Qui ont multiplié les parenthèses pour exprimer leur désaccord. Exemples ? Un passage évoquait le danger pour toutes les régions du monde, suivi de : «Il existe désormais la preuve forte qu'un réchauffement planétaire se produit et que l'activité humaine y contribue.» Entre parenthèses. Un paragraphe parlait du boom de 60