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Grande distribution: menace sur les «accords de gamme»

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L'Assemblée examine ces arrangements passés avec les grandes marques.
publié le 4 juillet 2005 à 2h51

Stop à la dictature des grandes marques ! Alors que la réforme de la loi Galland arrive aujourd'hui devant les députés ­ après avoir été examinée par le Sénat le 15 juin ­, la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), qui représente des PME françaises, a demandé aux députés d'enterrer les «accords de gamme» qui «menacent les PME françaises». Derrière ce jargon se cachent des arrangements passés avec les enseignes de grande distribution qui permettent aux plus grands groupes (L'Oréal, Danone, Nestlé, etc.) de s'appuyer sur un produit phare (bouteille de pastis, canette de soda, shampoing ou café incontournable) pour imposer la totalité de leur gamme ­ parfois des centaines de produits.

Rayons. «Un groupe leader dans les spiritueux, par exemple, offre son produit vedette à bon prix, via une ristourne, mais impose en échange toutes ses nouveautés, dans les jus ou les bières. Et tant pis pour vous si dans ce fond de gamme il n'y a que quatre produits qui marchent», dénonce un grand groupe de distribution. Edouard Leclerc se plaignait récemment de devoir mettre dans ses rayonnages 115 produits d'une filiale de l'Oréal pour bénéficier à bon prix d'un produit vedette de la marque. On estime à quelque 20 % le pourcentage de produits présents dans un hyper du seul fait de ces accords de gamme.

Pour les enseignes de distribution, l'opération peut être intéressante financièrement grâce aux ristournes obtenues (plusieurs dizaines de millions d'euros parfois), qui perme