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Libération
Portrait

«J'ai pris des coups»

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publié le 4 juillet 2005 à 2h51

«J'avais un BEP d'électrotechnicien, autant dire que je savais juste changer une ampoule. En troisième, je ne fichais rien à l'école, j'ai choisi cette voie comme j'aurais pu faire "dessin industriel". Tout ce qui m'intéressait à l'époque, c'était d'aller le plus loin possible dans le vélo.» Eric Boyer arrête sa carrière de cyclisme professionnel en 1995. Il a 32 ans et a passé dix années dans des équipes françaises à rouler pour Laurent Fignon ou Greg LeMond. Ras-le-bol psychologique et physique, la pause de trois mois qu'il s'accorde à la fin du Tour de France, abandonné à quatre jours de l'arrivée, tourne au définitif. «Je ne m'imaginais pas que j'allais arrêter, aussi je n'avais rien préparé. Je n'avais pas de métier. Je ne suis pas un exemple», reconnaît-il aujourd'hui.

Grenouiller. Il veut rester dans le milieu du cyclisme, il commence à grenouiller, consultant pour Eurosport puis l'Equipe TV. «Je devais me prendre en main. Au bout de deux mois, j'ai vite compris que ça n'était pas en restant assis près du téléphone que ça allait se décoincer. C'est pas parce que tu finis cinquième du Tour et meilleur Français une année que c'est facile. Une fois rangé, les compteurs sont remis à zéro et on t'oublie. On reconnaît ses amis. Si on ne prend pas sa bagnole, rien n'arrive.» Il est engagé sur les courses de la société du Tour de France grâce à Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour. Profession : chauffeur de VIP dans la voiture de Bernard Hinault. Lui qui veut monter une équip