Johannesburg de notre correspondante
Au coeur du centre-ville de Johannesburg, les organisateurs du concert sud-africain de Live 8 affichent un sourire crispé. Sur l'écran télé, Bono et Paul McCartney, à Londres, entonnent Sgt. Pepper's devant une foule en délire. Le spectacle est un peu différent devant la scène de Johannesburg. 8 000 spectateurs sont venus écouter des artistes sud-africains et des petits groupes de Zambie, du Sénégal ou du Mali. La plupart sont là pour Zola, star du kwaito, un hip-hop à la sauce locale, venu des townships. Si l'ambiance est bonne, on est loin des 40 000 personnes espérées par l'organisation, un consortium d'ONG qui a tout bouclé en deux semaines. C'est que le concert de Johannesburg a été organisé au dernier moment, après une polémique autour du manque d'artistes africains dans la programmation de Bob Geldof (Libération de samedi-dimanche).
Chance. «Cela aurait été beaucoup plus symbolique d'avoir les grandes stars européennes avec nous ici», regrette Zola, en sortant de scène. Même son de cloche chez tous les artistes présents à Johannesburg : «Geldof dit que les gosses africains écoutent Eminem ! Mais ils sont conditionnés par les télés. Ce sont elles qui choisissent de faire de quelqu'un une star, on ne nous donne pas notre chance», explique Tlale Makhene, du groupe sud-africain 4-Peace Ensemble. Qui s'interroge : «Pourquoi on n'est pas là-bas en Europe?»
Sur scène, Zola envoie des messages aux leaders du G8 qui «ne comprennent pas vraimen