Il a connu le Club Med en Suisse, comme Gentil Membre en 1990. Un an plus tard, il y revenait comme Gentil Organisateur. «Mon frère était barman, je suis allé le voir, et je n'en suis pas parti», explique-t-il simplement. Vincent Laverny, 37 ans, fut membre de l'équipe de France de karaté jusqu'en 1990, deux fois champion de France, en 1987 et 1988, et vice-champion d'Europe en 1989. Quand il a pris sa retraite sportive en 1991, à seulement 23 ans, la question de la reconversion ne s'est pas posée très longtemps. Et son CAP de métallier, soudeur et serrurier, «passé histoire de ne pas faire le voyou et parce que le lycée d'enseignement professionnel était presque dans ma rue», ne lui a pas été d'une grande aide.
Genoux bousillés.
Vincent Laverny était sportif de haut niveau, avec des entraînements l'après-midi jusqu'en début de soirée. «Je faisais du karaté, du full-contact, de la méditation, et aussi du maniement d'armes. Je suis même parti un temps au Japon pour m'exercer.» Inscrit à la Fédération de karaté, il pratiquait avec le statut d'amateur, obligé de prendre un boulot à côté pour vivre. «Je ne touchais rien grâce au karaté. La coupe est toujours pour le club, pas pour le sportif», explique-t-il. La nuit, il est donc chef de bar, cariste, chargé des VIP dans une boîte, L'Expression, à Mulhouse. Après la fermeture, il file pour assurer, à partir de 11 heures, le service dans un restaurant de la ville. Un an avant son expédition au Club Med, les genoux bousillés par douz